
Collectif
STOP
Soixante-huit artistes s’engagent
Un collectif de soixante-huit auteurs et autrices a frappé à la porte de La Manufacture de livres. Leur projet, présenté sous forme de manifeste : rédiger un recueil, s’associer pour penser la littérature comme un acte de résistance, se rassembler autour de textes qui deviendraient un support à des échanges publics, des temps de rassemblement en festivals et librairies :
« Il y a des périodes de l’Histoire particulières où, comme l’affirme Sandra Lucbert : « La hauteur des enjeux, des urgences et même des périls nous requièrent. » Il n’est pas inadmissible, pour un artiste, de continuer à travailler sur des questions non politiques. Mais il est parfois nécessaire de s’arrêter un temps, pour imaginer un autre futur, refonder une collectivité, une communauté basée sur l’interdépendance et le respect. Nous, les autrices et les auteurs, face à l’urgence, considérons que nous vivons une époque où la littérature est appelée à se positionner. »
- Revue de presse
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Tout commence par un courriel d’Olivier Bordaçarre, ami écrivain, envoyé en novembre 2022. STOP, Une aventure collective. Le système du capitalisme sauvage et mondialisé a deux effets concomitants : la destruction de l’humain et la destruction de la nature. Par ces effets pervers – famines, guerres, destruction de l’habitat et accaparement de terres, déplacements de population, pollutions extrêmes, destruction de la biodiversité, réduction de la vie à la survie, drames sociaux, catastrophes climatiques, dissolution de la solidarité et compétitions, dévastation des océans et des forêts primaires, dislocation des liens humains, pillages des territoires vierges ou peuplés et élevages intensifs contaminants, rejets massifs de polluants dans les sols, les eaux et l’atmosphère, corruption des dominants et répression des faibles, bouleversement des saisons, pouvoir nuisible des oligarchies et multiplication des richesses d’une minorité sinistre, paradis fiscaux, oppressions, emprisonnements et assassinats d’opposants, exclusions, discriminations et surveillance généralisée, ostracismes et exils forcés, pandémies, impérialismes, conflits de territoire, protectionnisme, nationalismes, disparitions irréversibles d’espèces animales et végétales, paupérisation, repli, méfiance et peur, chômage, exploitations et délocalisations, perte de l’espoir, dépressions, suicides, destruction de services publics, destruction de l’éducation, destruction de l’accueil des enfants, des vieux, des handicapés, des démunis et des malades, destruction de la pensée créatrice au profit de la bêtise télévisuelle et des réseaux sociaux, insécurité sociale, professionnelle, sanitaire, colonisations, dictatures financières, projets industriels inutiles et néfastes, justice injuste, écarts colossaux entre profits de quelques-uns et besoins de la majorité, colères, émeutes, révoltes réprimées, emprisonnements et tortures, contrôles, sanctions, interdictions, dérèglementations, censures, monopoles, amendes, condamnations, sacrifices, financiarisation des existences, argent, argent, ARGENT – par ces effets pervers, donc, le capitalisme a fait entrer l’humanité dans une nouvelle ère : l’anthropocide, la destruction méthodique et programmée des hommes et des femmes de la planète.
