Lionel Destremau, Jusqu’à la corde
Roman policier
384 pages
a paru le 7 septembre 2023
ISBN 978-2-3855-3009-9
Lionel Destremau

Jusqu’à la corde

Roman policier
384 pages a paru le 7 septembre 2023 ISBN 978-2-3855-3009-9
Roman policier
384 pages a paru le 7 septembre 2023 ISBN 978-2-3855-3009-9

Lorsqu’on le trouve, l’enfant est à peine recouvert de quelques feuilles, un corps dissimulé à la va-vite dans la forêt. L’inspecteur Filem Perry est chargé de découvrir ce qui est arrivé à ce gosse que personne ne semble connaître ni rechercher. Pour seul indice, une petite boîte à musique trouvée au fond d’une poche. Tandis qu’il tente de dénouer les fils de cette affaire, son enquête le mènera sur les traces de l’héritier sans talent d’un empire industriel, d’un déserteur de l’armée qui a trop goûté à la violence, d’une jeune fille candide tombée amoureuse du mauvais gars… À travers eux vont se dévoiler des secrets de famille, des amitiés troubles, des amours déchirantes et le destin exceptionnel d’Arkan Neria, ce patriarche qui trône dans l’ombre et qui, des champs de coton aux cabarets de Caréna, fut tour à tour jockey, docker, boxeur ou aviateur. Toutes ces vies entremêlées deviendront autant de pièces dans le puzzle que Filem Perry devra reconstituer.

Avec cette fresque policière au puissant souffle romanesque, Lionel Destremau nous entraîne dans un univers littéraire à l’atmosphère saisissante, nous guidant d’un personnage à l’autre dans les ramifications troubles d’une intrigue mosaïque.

  • Né en 1970, Lionel Destremau vit à Bordeaux. Après avoir travaillé en tant qu’éditeur, il dirige « Lire en poche », salon du livre à Gradignan. Il a publié des livres de poésie et collabore en tant que critique littéraire au magazine Le Matricule des anges. Gueules d’ombre est son premier roman.
    • Lionel Destremau, Gueules d’ombre
  • Revue de presse
    La résolution finale […], à défaut de redonner confiance en l’humanité, en restitue toute la complexité, aussi grandiose que misérable. Le livre refermé, on repense à la découverte macabre du début et l’on est pris d’un vertige face à tous les événements traversés. C’est aussi ça, un bon roman policier.
    Jusqu’à la corde est pour le lecteur une expérience agréable, et même jouissive.
    Cette atmosphère étrange et envoûtante, servie par un style maîtrisé, se déroule implacablement jusqu’à la conclusion où le lecteur découvrira tout, remettra en place une intrigue qui a brassé deux guerres, des hommes héroïques et d’autres veules, des affairistes sans scrupules comme des gens à la noblesse de cœur évidente.
    Chronique intégrale
    Le problème, ou plutôt la (très bonne) surprise avec le deuxième roman de Lionel Destremau, c’est qu’une fois tournée la dernière page, on ne sait pas trop où on a mis les pieds.
    Un thriller tragique, hypnotique, où l’auteur invente des mots et des noms, créant une atmosphère réaliste et intemporelle.
    Le bordelais revient, après quelques années de silence, avec un roman noir brillant, qui sonde les personnages.
    Avec Jusqu’à la corde, qui commence avec la découverte d’un petit garçon assassiné, c’est le racisme et l’exercice du pouvoir qu’il prend pour cibles dans un récit aussi dérangeant que bouleversant.
    Ce kaléidoscope des destins s’inscrit dans un espace-temps rêvé, comme le faisait déjà le premier roman de Lionel Destremau.
    On navigue entre enquête policière à la saveur désuète et une forme de récit d’aventures désenchanté. Le traitement est original […] envoûtant parfois, troublant même.
    On apprécie la place originale que Lionel Destremau est en train de se faire tranquillement dans le paysage de la littérature française.
  • téléchargez l’extrait

    Le premier croc entama le poignet au niveau de la jointure avec l’avant-bras. La mâchoire de la chienne lâcha prise une seconde, avant de réaffirmer sa prise à partir de la première entaille effectuée, déchirant cette fois les chairs. Tout en maintenant sa gueule à demi fermée, ce furent des petits coups francs et secs, des mâchouillements successifs sectionnant les nerfs, les muscles et les tendons, désolidarisant les os, qui finirent par emporter la décision. La main tout entière glissa sur le côté, gisante au sol sur le tapis de feuilles mortes. La chienne, une femelle berger allemand, la poussa du museau un instant, la renifla, puis sembla s’en désintéresser, préférant poursuivre sa besogne sur l’avant-bras dont elle cherchait à atteindre l’os, ses babines assez peu ensanglantées, le corps gisait là depuis deux jours déjà. À l’appel répété de son nom au loin, au sifflement de son maître, elle releva le museau un instant, hésitant à poursuivre, soufflant et grognant. Après quelques minutes, elle finit par secouer la tête et s’ébrouer, lâcha un dernier regard au morceau de bras qu’elle n’était pas parvenue à grignoter assez à sa guise, et comme à regret s’écarta du cadavre, s’engouffra dans les fourrés pour en ressortir quelques mètres plus loin et s’avancer sur le chemin de terre au milieu des bois.

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